Remplacer le spray nasal en zéro déchet : une astuce économique et efficace pour nettoyer son nez
Une novelle astuce zéro déchet. Après un gros article (celui sur la fabrication des engrais), j’aime bien écrire un article plus léger, cela me détend et me remet le pied à l’étrier.
Cette fois-ci, une astuce qui ne servira pas forcément à tout le monde,
et tout le temps, mais qui a changé ma vie
(je crois que je le dis à chaque fois que je vous partage une astuce zéro déchet !).
Avec l’arrivée de l’automne, elle tombe à pic, d’autant plus en ces temps de pandémie : j’ai nommé la « théière » pour se nettoyer le nez ou la « neti lota » (pot à nez en sanskrit). J’ai trouvé cette astuce sur le blog d’Une toute zen, mais quand « neti lota » est tapé dans la barre de recherche d’un navigateur internet, elle se trouve plus facilement.
L’utilité du nettoyage de nez ou douche nasale (jala neti en sanskrit)
Ayant une mini déviation nasale et ne voulant pas passer sur le billard pour cela, j’utilisais presque quotidiennement un spray nasal, type Stérimar (je prenais la marque Humer, moins cher), voire plusieurs fois par jour en cas de rhume (mon point faible). Essayant de réduire mes déchets, me passer de spray nasal était compliqué car au bout d’un moment, je sens que je respire moins bien (ou je « siffle » dixit mes collègues). Il y avait aussi les dosettes physiologiques qui sont moins chères à l’achat que du spray nasal, mais là, j’explose mon nombre de déchets.
Heureusement, il y a toujours des solutions à tout, et je suis tombée sur cette astuce qui vient de la médecine traditionnelle indienne. En effet, pour cette médecine, le lavage de nez (jala neti) est très important. Une neti lota ou pot à nez est ainsi utilisée pour cette douche nasale. Si, dans les magasins physiques français, il est assez difficile à trouver ; en revanche, sur internet, c’est facilement trouvable, le nettoyage de nez étant une pratique courante en Inde. Et vous avez même du choix pour l’achat de la neti lota ou théière à nez : aussi bien dans les matières que dans les couleurs.
La neti lota ou théière à nez : un ustensile indispensable en zéro déchet
quand on a des problèmes de nez, de respiration et/ou d’allergie.
Et admirez cette couleur orange , rendu possible grâce à la porcelaine.
J’ai choisi ma théière à nez en porcelaine car prendre du plastique en mettant de l’eau chaude dedans qui va après dans le nez, non merci (sur les méfaits du plastique, cliquez ici) ! En porcelaine, la neti lota est plus chère, mais je la trouve tellement plus belle. Et cette couleur ! Sachez que si vous voulez éviter le plastique, il existe aussi des neti lota en céramique ou en cuivre. La neti lota en cuivre est bien évidemment plus cher, mais le cuivre a la particularité d’être désinfectant et incassable. Bon, toutefois au niveau couleur, c’est couleur cuivre, c’est pourquoi j’ai opté pour la porcelaine.
N’oubliez toutefois pas que même si la neti lota en porcelaine ou en cuivre est plus chère, si vous utilisez régulièrement du spray nasal, elle vous reviendra vite moins cher : en 2 sprays, vous rentrez dans vos frais (même avec les frais de port si vous commandez sur internet !) !
Donc, après avoir dépensé des fortunes pendant des années pour juste de l’eau de mer mise en spray, cette solution de la théière à nez m’a été vite rentable. Et avec elle, je n’ai plus de problèmes de déchet, c’est l’astuce idéale pour nettoyer son nez en mode zéro déchet.
Histoire brève des sprays nasaux
Les sprays nasaux physiologiques (composés d’eau salée, qui provient de la mer) n’existent que depuis une quarantaine d’années. C’est Stérimar qui lance le premier ce type de spray nasal en 1975. Suivi dans les années 1990 par le Laboratoire de la Mer sous la marque Physiomer, puis en 2000 par Humer. Aujourd’hui, presque toutes les marques pharmaceutiques ou cosmétiques ont leur propre spray nasal à l’eau de mer.
La majorité des usines de sprays nasaux se trouvent en Bretagne, dans la baie du mont Saint-Michel précisément. En effet, l’eau bretonne est réputée pour sa richesse en iode et autres oligo-éléments. Ce qui est vrai, mais elle est aussi bien polluée (comme le montre la présence des algues vertes) ! C’est pourquoi, même si l’eau est traitée, j’ai quand même des doutes sur les micro-particules de plastique qui doivent rester, et surtout le reste d’azote dû aux nitrates.
Comment fonctionne la neti lota ou théière à nez ?
Son fonctionnement est simple. Il suffit de la remplir d’eau tiède salée (en gros, c’est du sérum physiologique) puis de verser dans une narine, et l’eau ressort par l’autre. En effet, les fosses nasales communiquent entre elles. L’eau salée permet de désinfecter la cavité nasale et d’emporter les impuretés en ressortant. Et comme tout ressort, vous respirez beaucoup mieux après !
Prendre de l’eau salé est important pour la désinfection mais aussi pour que votre corps l’accepte. En effet, c’est le liquide qui se rapproche le plus de notre liquide physiologique. Si vous ne mettez que de l’eau douce, cela vous piquera le nez. Et apparemment, l’eau salée évite en plus les échanges ioniques[1].
Dans la médecine traditionnelle indienne, ou ayurvédique plus précisément, il est conseillé de faire une douche nasale tous les jours, comme un brossage de dents, pour se purifier. Je ne rentrerai pas dans les détails de cette purification, vous trouverez plein de sites internet qui en parlent. Sachez cependant que le nez est un réceptacle à poussière, c’est une de ses fonctions premières. C’est donc normal qu’il soit « sale » car le but est que toutes les poussières ou autres pollutions n’entrent pas dans vos poumons en les filtrant. Les poils nasaux et les cornets à l’intérieur du nez (voir schéma) sont ainsi là pour empêcher les poussières de passer.
Coupe du nez.
Cela ne se voit pas sur le schéma, mais les fosses nasales communiquent entre elles.
(Schéma The Scientific Sentence : https://scientificsentence.net/Equations/Sciences_Technologies/index.php?key=yes&Integer=odorat_et_nez)
La douche nasale permet également de maintenir une humidité constante dans le nez. Cette humidité est importante pour que le nez puisse réchauffer l’air entrant avant qu’il n’aille dans les poumons, et surtout évacuer les mucus.
En pratiquant quotidiennement la douche nasale, nous serions ainsi moins sensibles aux maladies, notamment tout ce qui est rhinite, et aux allergies car notre nez est débarrassé des impuretés par le passage de l’eau salée. Même si je suis beaucoup moins malade qu’auparavant, notamment sur les rhumes, je ne peux affirmer que cela est exclusivement dû à l’utilisation de la théière à nez, car je suis également passée presqu’intégralement à l’alimentation biologique, et cela joue aussi sur les maladies.
La neti lota ou théière à nez en pratique
J’utilise ma théière à nez le matin après le petit-déjeuner. Je fais ça au-dessus de mon évier pour éviter qu’il n’y ait de l’eau partout. Je fais bouillir environ 0,75 l d’eau. Quand l’eau bout, j’en verse dans la théière à nez et sur son embout pour la désinfecter. Puis, je la remplis et ajoute une cuillère à café de sel (du sel marin, sans additif surtout). J’attends que l’eau devienne tiède (test du petit doigt) et que le sel soit dissous. Pour bien, l’eau doit être à la température du corps.
Quand l’eau est tiède, je prends la théière et mets l’embout sur la narine gauche (d’après la médecine indienne, il faut commencer par la gauche), puis je penche la tête du côté opposé (donc le droit), ouvre la bouche pour respirer et je verse la quantité de la théière (la mienne est d’une petite contenance). Quand j’ai fini, je bouche la narine où était l’embout (la gauche), puis souffle fort de la droite pour expulser les glaires. Pour moi, un mouchoir est nécessaire car j’ai souvent beaucoup de mucus qui s’évacue.
Je verse l’eau bouillie dans la neti lota.
J’ajoute une cuillerée à café de sel de mer sans additif.
Puis, j’attends que le sel soit dissous et l’eau à la température du corps,
Je verse dans la narine gauche en penchant la tête du côté droit et en ouvrant la bouche. L’eau ressort ainsi par la narine droite.
Je recommence pour l’autre narine (la droite) en versant le reste de l’eau bouillie dans la théière à nez et en ajoutant toujours une cuillère à café de sel marin sans additif. Quand l’eau est tiède et le sel dissous, je mets l’embout dans l’autre narine (la droite), penche la tête de l’autre côté (gauche), ouvre la bouche et verse toute la théière. Quand toute l’eau est coulée, je pince la narine où il y avait l’embout (la droite), puis souffle fort avec l’autre narine (la gauche).
Enfin, je me penche pour souffler plusieurs fois des deux narines à la fois afin d’être sûre qu’il ne reste pas d’eau et de tout expulser.
Pour finir, là, c’est bonus, j’ai ajouté cette étape pour faire travailler en même temps ma souplesse : j’essaye de toucher mes pieds avec mes mains, sans plier les jambes, tout en inspirant et expirant plusieurs fois par le nez.
Pour le lavage de la théière à nez, l’avantage de la porcelaine (et de la céramique) est qu’elle passe dans le lave-vaisselle, donc je la mets dedans dès que j’ai fini de l’utiliser.
Au début, cela fait une impression très bizarre car on sent l’eau passée entre les fosses nasales, mais après, vous vous habituez très vite, et cela débouche tellement le nez. À chaque fois, je me demande comment j’arrivais à respirer avant.
Il est important de bien nettoyer sa neti lota après chaque utilisation pour éviter une maladie rare, la méningo-encéphalite amibienne primitive
(source : un épisode de Docteur House qui m’a fait flippée, c’est pourquoi maintenant, je désinfecte ma téière à nez par l’eau bouillante avant l’utilisation).
La neti lota ou théière à nez pour qui ?
Pour TOUS. Je n’ai vu aucune contre-indication. Cependant, j’engagerai plus particulièrement à l’utiliser les personnes qui ont :
- l’habitude d’utiliser un spray nasal. Vous allez voir que par la suite vous n’aurez plus envie de l’utiliser tellement la théière à nez est plus efficace ;
- une déviation nasale et/ou des problèmes de respirations ;
- des soucis d’allergie : j’en ai beaucoup moins depuis que j’utilise la théière à nez ;
- un métier générant beaucoup de poussière (menuisier, maçon, archiviste, etc.), je vous conseille en revanche de pratiquer le nettoyage de nez le soir, après votre journée de boulot, cela vous soulagera davantage ;
- un rhume ;
- et si c’est un gros rhume, il est possible que l’eau salée de la théière à nez n’arrive même pas à passer : dans ce cas, je vous conseille de faire une inhalation avant (et cela vous soulagera en même temps : la vapeur dégageant les sinus)
Concernant les personnes souffrant d’épistaxis fréquentes… Vous savez bien sûr ce que signifie épistaxis… Oui… Non… Non !? Bon, j’avoue, j’ai voulu caser ce mot que personne ne connaît ! Épistaxis est tout simplement le mot scientifique pour dire « saignement de nez ». Je reprends alors, pour les personnes souffrant d’épistaxis ou saignements de nez, là, j’ai trouvé les deux points de vue : certains disent que la douche nasale favorise les saignements de nez, d’autres disent qu’elle les calme. À vous donc d’essayer et de vous faire votre propre opinion. N’hésitez pas à m’écrire votre retour par commentaire afin de partager votre expérience.
Alors prêt à tenter le nettoyage de nez en mode zéro déchet ?
Le marché des sprays nasaux
Une autre raison de passer au zéro déchet pour nettoyer son nez est que le marché du spray nasal est en pleine expansion et que celui-ci continue de croître en créant de grandes multinationales. Le nombre d’allergies et de maladies respiratoires sont en constante augmentation (merci la pollution), et les groupes ne cachent pas leur ambition de conquérir le monde (oui, oui, allez voir le site de Stérimar). Et ce marché est très lucratif : ce n’est que de l’eau de mer, et celle-ci est gratuite (bon, rassurez-vous, ils la traitent quand même !). Par exemple, le chiffre d’affaires annuel du Laboratoire de la mer (Physiomer) est de 40 millions d’euros en 2016[2] !
C’est pourquoi ces entreprises ont été rachetées par de grands groupes pharmaceutiques ou cosmétiques ! Les deux plus grandes marques de sprays français appartiennent aujourd’hui à des groupes internationaux (rassurez-vous, pour l’instant, les usines sont encore en France) :
• Physiomer appartient au groupe Perrigo (groupe pharmaceutique américano-israélien qui a basé son siège en Irlande pour payer moins d’impôts) ;
• Stérimar (laboratoires Fumouze) appartient à Sofibel qui appartient maintenant au groupe Chruch & Dwight (Nair, Batiste, Barbara Gould, Email Diamant, Linéance…) ;
• Humer, dernier grand acteur des sprays nasaux, appartient au groupe français Urgo (Juvamine, Mercurochrome, Ricqlès…) qui est en train de s’étendre dans les pays du Sud (Espagne, Italie et Amérique latine).
Et comme utiliser de l’eau de mer gratuitement, c’est facile et pas cher, ils sont en train d’étendre leur gamme au spray auditif…
POUR EN SAVOIR PLUS
Sur le côté ayurvédique du nettoyage de nez et l’importance de la douche nasale dans la pratique du yoga : https://www.yogasatyananda-france.net/pages/fr/article-neti.php
L’émission C’est pas sorcier « Rhumes, otites, angines : des maladies plein la tête ! » https://www.youtube.com/watch?v=DpPE4Ks6V2o
Sur la méningo-encéphalite amibienne primitive due à une mauvaise désinfection de la théière à nez (merci à Estelle de @sentiersdimages pour le lien) : http://ssaft.com/Blog/dotclear/index.php?post/2012/01/13/%5BFreaky-Friday-Parasite%5D-L-attaque-des-amibes-cerebrophages
Ma neti lota
Je l’ai achetée sur le site internet Chin Mudra (pas de partenariat), c’est un site spécialisé en yoga et matériel pour le yoga et le bien-être.
J’ai pris la petite contenance car je trouvais cela plus simple de pratiquer la douche nasale en 2 fois afin d’être sûre que chaque narine reçoit la même contenance.
D’autres préfèrent au contraire le grand pot pour ne pas avoir à attendre que l’eau refroidisse et que le sel soit dissous pour la seconde narine.
L’avantage de ce site est qu’il y a le choix dans les couleurs des théières à nez et les prix sont corrects. Et pour avoir eu un problème de commande, ils sont très réactifs (ils téléphonent directement).
Si vous ne souhaitez pas passer par internet, n’hésitez pas à en parler avec le ou la gérante de votre magasin de vrac (en partageant cet article par exemple). Ils sont souvent très ouverts et très réceptifs au souhait de leurs clients.
N’hésitez pas à mettre dans les commentaires ou dans le formulaire ci-dessous sur quel(s) point(s) vous avez des difficultés avec le zéro déchet.
Je pourrais peut-être vous aider !
Selon le nombre de réponses, je ferai un récapitulatif dans une Foire aux questions d’ici la fin de l’année !
Coucou,
Intéressant, même si dans ma famille son utilisation est assez rare. Assez rare, mais quand même, pour les enfants, notamment les bébés, qui ne savent pas encore se moucher, les sprays sont conseillés… Et on arrive vite à 5-10 flacons au fil du temps…
Ca fait penser que ça me rend malade l’absence de réflexion zéro déchet dans les hôpitaux (notamment les maternités), pour le sérum physiologique, et plus largement avec les couches jetables, les cotons, et la liste est longue…
A bientôt, pour d’autres astuces!
Bonjour Magali,
oui, selon l’utilisation et la santé des uns et des autres, le nombre de sprays peut vite augmenter.
Hé, hé 😉 ! Pour le zéro déchet à l’hôpital, j’avais déjà pensé à écrire un article à ce sujet, mais je ne sais pas encore comment l’angler ! Car comme tu dis, la liste est longue. Le meilleur exemple est les seringues, maintenant elles sont toutes en plastique et à usage unique. Quand j’en avais parlé à ma mère (ancienne infirmière), elle me racontait qu’au début de sa carrière, c’était encore des seringues en verre avec des aiguilles non jetables. Le problème est surtout que cela prend du temps à nettoyer ET désinfecter. Et même aujourd’hui si on imagine un système de lave-vaisselle désinfectant, il faut toujours une personne pour les mettre et les sortir dedans. Et en ce moment, l’hôpital français est déjà tellement en sous-effectif que ce n’est pas du tout sa priorité !
Wah mais c’est génial ! Merci beaucoup pour cet article, je pense m’en procurer une sous peu 🙂
Contente de te faire découvrir 🙂 ! N’hésite pas à me faire ton retour quand tu l’auras utilisé !