La pilule : une contraception totalitaire

La pilule : une contraception totalitaire

        La tribune Marre de souffrir pour notre contraception parue dans la journal Libération en début de mois (le 2 avril 2019) remet en question le dogme français de la pilule, car beaucoup de femmes ne la supportent pas, voire en souffrent (nausées, vomissements, perte de libido, etc.). Partant de là, les autrices réfléchissent à ce que pourrait être une meilleure contraception tout en respectant la femme et le corps humain. Ce qui me plaît avec ce manifeste, c’est qu’il critique le tout-pilule (quand il y a dogme, je me méfie ; c’est un principe chez moi wink !) : la pilule, c’est bien, mais pas pour toutes les femmes, et surtout il critique la pilule comme pis-aller pour de nombreuses femmes (mon cas !).

       J’irai encore plus loin que le manifeste en affirmant que la pilule est une contraception TOTALITAIRE (je n’ai pas inventé cette notion, elle vient de l’excellent livre de Françoise-Edmonde Morin, La rouge différence). Pourquoi totalitaire ? Vous allez dire que j’exagère encore ! Non, la pilule est totalitaire au sens où il faut la prendre 21 jours sur 28, voire TOUS les jours pour certaines, à heure fixe pour d’autres, et ce TOUTE l’année ! Si ce n’est pas un système totalitaire, je ne sais pas ce que c’est !

       Les filles ont une montre, un réveil dans la tête pour essayer de ne pas oublier ! Combien de soirées, une copine ou moi avons dû faire un aller-retour pour aller prendre ce cachet qu’on avait malencontreusement oublié !? Combien de filles ont réglé leur portable afin qu’il sonne pour ne pas oublier ?! Combien de filles ont dû prendre la pilule du lendemain car elles avaient malencontreusement oublié UNE fois leur comprimé !? La pilule nous aliène, nous les filles, au sens où on doit y penser TOUT le temps ! Je pense que comme charge mentale, c’est énorme : de devoir toujours, mais toujours y penser ! Pas un jour de répit ! Pas un seul instant de liberté !

Pilule avec sa pochette incluse dans la boîte. À ma connaissance, la pilule est le seul médicament où une pochette est incluse pour la ranger ET la transporter partout avec soi ! Cette pochette montre bien le caractère omnipotent de la pilule.

       Par ailleurs, beaucoup de médecins et/ou gynécologues prescrivent la pilule AUTOMATIQUEMENT dès la première contraception sans proposer d’alternatives qui pourtant existent. Ainsi, pour les filles qui n’ont pas eu la chance d’avoir des cours d’éducation sexuelle complétés d’un cours sur la contraception (apparemment, ce n’est pas automatique dans les collèges de certaines régions !), elles ne connaissent que la pilule ! Le corps médical est là pour informer et non proposer qu’une méthode !

       Et ne me dites pas : « Bah oui, mais on ne peut pas faire autrement avec la pilule ! ». Vous n’allez pas me faire croire qu’au XXIe siècle, avec les progrès de la science, nos super laboratoires n’arriveraient pas à fabriquer une pilule qu’on ne prendrait que les trois jours durant l’ovulation, allez, sept jours au cas où il y a de super ovules et de super spermatozoïdes ! Ah oui, mais si on ne prend la pilule que sept jours, la pilule sera forcément moins cher puisqu’il y aura moins de comprimés par mois ; comment feront alors nos super laboratoires pour vivre !? Et petit détail qu’il ne faut pas oublier : les laboratoires appartiennent à qui ? À des hommes ! Pas forcément les plus à même de s’occuper de contraception féminine !

       Et allons encore plus loin : mieux qu’une pilule fabriquée par des laboratoires, pourquoi ne pas imaginer une pilule que les filles façonneraient elles-mêmes dans leur cuisine, grâce à une recette qui intégrerait certaines plantes jouant sur les hormones féminines, comme la sauge ou le gattilier. Avec la redécouverte de l’herboristerie et les avancées en chronobiologie, tout est possible !

Les autres moyens de contraception sans prise d’hormones 

       Si arrêtez les contraceptifs hormonaux vous dit, voici d’autres moyens de contraception. Je les décris succinctement, cliquez sur les noms si vous souhaitez en savoir davantage. Il y a deux types : les barrières et les observatoires. En gros, les premiers évitent que les spermatozoïdes arrivent jusqu’à l’ovule ; les seconds servent à connaître précisément le jour de l’ovulation.

Les contraceptions barrières

  • La plus protectrice : le préservatif masculin ou féminin (protège aussi des MST)
  • La moins sûre : le diaphragme ou cape cervicale (taux de réussite environ 80%)
  • La mécanique : le stérilet en cuivre
  • La plus chaude : la cryptorchidie artificielle ou contraception masculine artificielle (les testicules sont maintenus plusieurs heures par jour à plus de 37 °C et produisent donc moins de spermatozoïdes, ceux-ci n’aimant pas la chaleur)
  • La plus folle : l’abstinence

RAPPEL

TOUTES les méthodes contraceptives ne sont pas sûres à 100 %, et même l’abstinence (la vierge Marie en est le meilleur exemple wink !).

Les contraceptions d’observation

  • La plus simple : la prise de température (augmentation de celle-ci lors de l’ovulation ; au bout de quelques cycles, on maîtrise totalement)
  • La plus terre-à-terre : observation des sécrétions vaginales
  • La plus physique : toucher son col de l’utérus pour voir l’ouverture de celui-ci (ouvert lors de l’ovulation)
  • La plus sûre : la symptothermie (prise de température et observation des sécrétions vaginales : deux méthodes couplées pour plus de sécurité)
  • La plus romantique : la lunaception (on cale ses cycles par rapport à la lune, facile à se rappeler mais long et fastidieux à mettre en place)

ATTENTION

Avec l’arrêt de la pilule ou tout autre système de contraception hormonale, la libido féminine est à son summum au moment de l’ovulation (hé hé, le but de mère Nature est la reproduction !).

      L’avantage des contraceptions d’observation est la totale indépendance (rien à acheter et pas de dépendance envers un médecin ou un homme) mais aussi la réappropriation de son corps et d’être à son écoute. Si vous ne vous sentez pas sûre de vous, sachez qu’il existe des formations pour vous apprendre à reconnaître les signes d’ovulation.

      Pour conclure, ce que je conseille, c’est de ne pas forcément arrêter le pilule, mais de vous poser la question, est-ce que déjà celle-ci vous convient, est-ce que la prise quotidienne n’est pas trop lourde pour vous ? N’hésitez pas à essayer d’autres moyens contraceptifs !

      De plus, le corps évolue, ce qui était bon, il y a quelques années ne l’est forcément plus. Et il ne faut pas oublier qu’après 30 ans, la fertilité féminine comme masculine baisse, donc la fenêtre de tir est de plus en plus en réduite ! Les tests de fertilité féminine et masculine (pour en savoir plus, mon article en cliquant ici) pourront vous donner des indications sur l’utilité de tel type de contraception.

 

Pour aller plus loin 

L’excellent livre féministe de Françoise-Edmonde Morin, La rouge différence ou les rythmes de la femme. Il date des années 1980, mais il est encore d’une actualité troublante. Il n’est plus édité mais se trouve très facilement d’occasion sur internet (exemple ici). Je ferai un article sur le livre entier (un jour) car il aborde de manière très intéressante les thèmes féminins : règles, contraception et maternité.

Le manifeste Marre de souffrir pour ma contracpetion de Sabrina Debusquat aux éditions Les liens qui libèrent : manifeste féministe pour une contraception pleinement épanouissante (http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Marre_de_souffrir_pour_ma_contraception-561-1-1-0-1.html)

Le livre J’arrête la pilule de Sabrina Debusquat aux éditions Les liens qui libèrent : http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-J_arr%C3%AAte_la_pilule-9791020905260-1-1-0-1.html

Article de Sofiane Zaizoune dans Madame Figaro, « La contraception, l’autre charge mentale des femmes » (http://madame.lefigaro.fr/societe/la-contraception-lautre-charge-mentale-des-femmes-280219-163883)

État des lieux des pratiques contraceptives et des freins à l’accès et au choix d’une contraception adaptée, par la Haute Autorité de Santé : https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-05/contraception_freins_reco2clics-5.pdf

Témoignage sur la symptothermie : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1335416-contraception-naturelle-je-pratique-la-symptothermie-j-ai-appris-a-gerer-ma-fertilite.html

Sur la lunaception, le livre de Louise Lacey qui a théorisé cette méthode : Lunaception, Du corps, des femmes, de la contraception. Il n’est plus édité mais est trouvable sur internet.

 

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Magali

Hello,
Un article éclairant et très clair : comme c’est vrai, la charge mentale que ça met sur les épaules des filles/femmes, et la responsabilité (dont, par conséquent le partenaire est dispensé!)!
Et de plus, parler, rappeler ou informer! des autres moyens de contraception : quelle bonne idée!
Je viens de lire un (puis 2 articles mis en lien) du Figaro madame (pour une fois!) pour compléter mes connaissances!
Et une petite remarque “slip chauffant” pour la méthode de contraception masculine (cela fait moins barbare et plus accessible!!).

[…] de Françoise-Edmonde Morin dans mon article « La pilule, une contraception totalitaire » (pour le lire, cliquez ici). Elle voit en effet dans celle-ci un totalitarisme du fait qu’elle ne laisse pas libre la femme […]


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